dimanche 8 janvier 2017

compter jusqu'à 10

Je suis tagué ! C'est sur Facebook mais il n'y a pas de raison pour les raisonnables réfractaires à ce réseau social n'en profitent pas. On veut me faire avouer la liste des dix livres qui m'ont le plus marqué. Eh bien comme je ne suis pas du genre à me dégonfler, je ne me dégonfle pas, et je réponds, même, et même dans un ordre sensiblement chronologique.

  1. De Enid Blyton, j'ai oublié le titre de cet album de Oui-Oui lu à la maternelle où Oui-Oui monte en voiture au sommet d'une montagne sans s'apercevoir qu'un fil de son pull s'est accroché et que tout son pull est en train de se détricoter. Un vrai cauchemar. Car Oui-Oui sans son pull est-il encore Oui-Oui ?
  2. D'Edmond Hamilton, Ville sous globe. Mon premier roman non spécifiquement jeunesse. Je devais avoir sept ans et je voyais ma grande sœur le lire. Je ne comprenais pas pourquoi pas moi, et j'ai réussi à vaincre les réticences paternelles. Je me rappelle très bien qu'en le lisant, je continuais à me demander pourquoi j'aurais été trop petit pour le lire.
  3. De Daniel Defoe, Robinson Crusoë. Mon premier classique, vers huit ans, c'est le premier roman anglais. Jamais relu. Pourtant je revois les sauvages prêts à tuer celui qui deviendra Vendredi. J'y étais.
  4. De Stan Lee et compagnie, Strange. J'avais 9, 10, 11 ans à l'époque où à chaque début de moi j'achetais ce comics et il y avait les X-men, Daredevil, Iron Man et l'Homme-Araignée. Dans cet ordre-là. Ça posait la question de l'identité, déjà. Ça ne m'a plus quitté.
  5. De Jack London, Croc-Blanc. J'avais 9 ou 10 ans. Etre un animal. Etre sauvage. Vivre dans la forêt. Et cette question, mine de rien, de l'adaptation de l'être au monde.
  6. De Samuel Beckett, Malone meurt, vers 18 ans. L'auteur qui m'a coupé la parole.
  7. De Flaubert, Bouvard et Pécuchet, vers 18 ans. Mon premier Flaubert, qui reste peut-être mon préféré. Parce que c'est comme ça, la vie. Bouvard et Pécuchet, c'est moi.
  8. De Gérard de Nerval, Aurélia, les Chimères..., vers 19 ans. Ça pouvait s'apprendre par cœur. Ça disait des choses qu'on n'avait pas besoin de comprendre pour les comprendre.
  9. De Coleridge, The Rhyme of the ancient Mariner, Kubla Khan..., vers 21 ans. Ça s'apprenait par cœur aussi. Et puis on pouvait le traduire en français. On pouvait même passer de la métrique anglaise à la française. C'était écrire aussi.
  10. Les Absences du Capitaine Cook, de Chevillard, à 38 ans. J'ai juré intérieurement quand j'ai lu la première page, debout dans la librairie. Et j'ai recommencé à lire de la littérature, après huit ans d'abstinence involontaire.


Dix, c'est très clairement pas assez. Manquent Kafka, Michaux, Proust, Borges, Homère, d'Aubigné, Volodine et pas mal d'autres. Mais c'est le jeu.

Afficher l'image d'origine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire